Le Parisien économie, 18 mai 2009, LE FAIT DE LA SEMAINE

Le film américain “Sex and The city” détient le record de placements: 163 marques y apparaissent pour une facture globale de plus de 23 millions de dollars (16,9 millions d’euros).

Trente ans qu’il fait le lien entre les annonceurs et les productions de films. Jean-Patrick Flandé, fondateur et PDG e Film Média Consultant connaît parfaitement le circuit des placements de produits dont il défend à la fois l’importance, tout en minimisant l’influence qu’il peut avoir sur les films eux-mêmes. “En France, le coût moyen d’un film tourne autour de 6 à 7 millions d’euros. Or, le placement de Produit ne dépasse jamais les 5% donc un apport de 300 000 euros. C’est donc trop peu pour avoir un impact réel sur le scenario, mais suffisant pour apporter un soutien budgétaire réel.” Aux Etats-Unis, où le budget moyen d’un film est facilement dix plus important, le placement Produit peut, en revanche, représenter une manne non négligeable. “Les films américains s’exportent partout dans le monde. C’est donc un vecteur extraordinaire pour les marques. Paradoxalement, ce sont les petites productions qui en bénéficient le plus, les blockbusters préférant les promotions croisées, du type achat d’espace commun dans les medias.” Aux éventuelles dérives que ce support publicitaire pourrait connaitre, en faisant par exemple pression sur les réalisateurs et les scénaristes pour qu’ils adaptent leurs histoires en fonction des produits. Jean-Patrick Flandé souligne le fait qu’en France prévaut le droit moral du réalisateur sur son oeuvre, contrairement, par exemple, au modèle américain. “C’est le réalisateur qui reste le décideur final. Les marques doivent donc avoir une cohérence par rapport à l’histoire. Nous devons proposer l’accessoire dont le film a besoin, et non pas celui que l’annonceur veut placer.” Il est formel: “Contrairement aux Etats-Unis où il est souvent considéré comme un produit commercial, le film de cinéma en Europe conserve son statut d’oeuvre d’art, ce qui le protégé à de nombreux titres. Le produit n’est qu’un invité. Et comme tous les invites, il doit rester à sa place!”